Symbiose
Symbiose
Voici merveilleux les propos qui me furent contés
par mon ami, l’amoureux de la mer
« Il m’en souvient lorsque j’étais marin
mes dires intimes avec la grande bleue
dialogues en gésine rimaient presque avec dieu
Lorsque labourant les flancs de cette mère reine
à bord de mon navire, je divaguais, pieds dans l’eau
yeux en l’air, pensées délires rayonnantes
comme jaillissent de l’étrave les cabochons de verre
qui vous enchantent
torrentiels cantates éclataient en avalanches
de sons muets, à croire que belle télépathe
se voulait noyer la tête
Elle disait :
-Je suis l’épouse de l’autan, miroir éblouissant
emprisonnant le ciel
je suis berceau d’humanité, les rêves universels
je suis toi-même, inspiré
gifles salées, vertes, nacrées
j’ouvre grand mes creux d’abîme
pour ta rencontre avec l’ultime
tu es poisson de mes filets, arc-en ciel
et chanterelle de mes rimes
le trimaran volant, damoiselle hirondelle
mes yeux faïence où s’ébrie
poudroie l’astre roi soleil
l’intangible néant qui roule ressac du temps
Kornoc-braz aidé par Gallawrn et Mervent
trois cyclones
trois hurlants poussant sur mon trône
tu es moi, l’éternel rugissant
l’aile frêle, doux soupirs d’avril
les gorges en nids de rires
la houle qui roucoule, clapote et radote
se roule, soule
un hanap d’hydromel, un amant pour les sirènes
un mât pour sa misaine
le chant d’une baleine
l’envol d’un macareux
un beau matin tout bleu
tout doux, pour un marin heureux
dressé vent debout
tout doux, tout doux
sur mes fluides genoux
tout doux !….. »