La force humaine
Avec
la pourpre comme linceul
vieille
carcasse mon bateau sombre
Les
voiles gonflées
de
mes journées de deuil
s’efforcent
d’arracher
le
poitrail lourd et d’ombre
du
flot mauvais et bouillonnant
Un
avion tourne devers le ciel
Je
bondis au mât d’artimon
tout
luisant
poisseux,
dégoulinant
le
sang
Or,
derechef l’avion
tourne
et tourne en rond
l’avion
cherche
mais
cherche quoi en fait
mais
cherche qui ! ?
Pauvre
pêcheur de morues défraîchies
râleur
ratiocinant sur la valeur d’autrui
je
ne peux me prendre
pour
le centre
de ces recherches fantastiques !
Mais,
l’avion tourne, tourne
en
cercles rougeoyants
de
plus en plus réduits
L’avion ….l’objet
volant
de
main d’homme dressé
l’oiseau
construit, la machine crée
d’âme
et d’esprit
l’avion
qui tremble de tous ses membres
s’approche
et frôle malgré lui
la
proue de mon bateau sanglant
Alors
éclate, explose un rire qui tonitrue
bouscule,
troue, torture
efface
les destins
un
rire fantasmagorique, énorme
qui
tue sans rémission
et
sans recul aucun
tous
les mâts d’artimon
tous
les bateaux du monde
tous
les rouges océans
que
n’ouvraient plus
d’étraves
pudibondes….
Ce
maêlstrôm étrange
de
ma vie
les
avions
tous les objets volants
corps
et biens….perdus…. !
Soudain,
je m’aperçois
que
ce rire inextinguible
que
cette fronde d’Attila
ravageuse
de tout un univers
l’inconscient
créateur
oui… moi…
c’était
moi
tout
seul
et
bien vivant
devant
un monde
tout
neuf…
et
déjà plein de sang… !